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L'Extérieur

2 participants
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Enyo Merill
Enyo Merill
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Ven 31 Aoû - 22:18
L'Extérieur I2qo

Même après le couvre-feu vous pouvez sortir dehors, seulement il faudra
rester dans l'enceinte de l'établissement, c'est-à-dire dans ce qu'on peut appeler
le plus couramment, la "cour", ou bien l'extérieur.
Enyo Merill
Enyo Merill
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Sam 15 Juin - 0:32
Enyo avait suivi l'élan de Yaël sans discuter, n'ayant que pour but ultime de sortir de cette foule étouffante le plus vite possible. En passant la porte de sortie, sécurisée par les gardiens de l'université, elle croisa brièvement le regard de l'un d'entre eux. Elle plissa légèrement les yeux, se promettant de se rappeler de faire attention à eux, si son hypothèse sur les actions de ZIA ce soir était juste. Cependant, elle ne s'attarda pas, et une fois la porte passée, elle accéléra le pas, guidant Yaël jusqu'à l’ascenseur. Elle comptait l'emmener sur les toits de l'université, pour une raison qu'elle ne savait encore trop décrire dans son fort intérieur. Alors que les portes de l'ascenseur se refermèrent derrière eux, elle appuya sur le bouton du dernier étage. La jeune femme s'adossa à la paroi métallique, ses yeux noisettes fixant son colocataire. Ils le savaient très bien tous les deux : peu importe où ils parleraient dans l'université, autre que leurs chambres, ils seraient potentiellement surveillés et écoutés. La cage métallique n'échappait pas à la règle. Enyo était persuadée qu'une caméra et un micro se trouvait ici, quelque part, caché. Peut-être était-ce juste sa paranoïa, mais elle préférait ne courir aucun risque. Elle resta alors là, immuable, à regarder Yaël sans rien dire. C'était calme, apaisant, peut-être un peu oppressant pour le si peu d'espace et le manque de confort, mais, ce silence était délicieux. Toute sa tension et son adrénaline retombait, et Enyo put enfin faire le vide dans sa tête. Elle se repassait les paroles de Elder, les gestes de ZIA. Elle revivait la scène une deuxième fois. Et c'est là que les mots du Gouverneur, qui auparavant avait un sens peu approfondi, la heurta. Elle venait de comprendre en détail à quoi il s'était amusé, ce soir. La colère qu'elle avait enfoui pendant les courtes minutes du discours commençait petit à petit à former un tourbillon au fond d'elle, jusqu'à la prendre dans la gorge et au bout de ses membres. Elle commença à taper légèrement du pied, signe de nervosité. Son regard ne savait plus trop où se poser, et ses bras, croisés sous sa poitrine, ne faisaient que de se resserrer, appuyant de plus en plus sur ses côtes. Son énervement était tel qu'elle lâcha un léger grognement en se redressant : qu'est-ce que ces talons pouvaient lui faire mal aux pieds, putain. Et pourtant, se plaindre était loin d'être l'occupation favorite d'Enyo.

Toutefois, lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, la brunette oublia aussitôt la douleur et pressa le pas jusqu'au fond du couloir. Elle poussa une porte, et c'est le vent frais de Glasgow qui les accueillit avec froideur. Il caressa son visage avec une douceur telle que, pendant un instant, Enyo en avait oublié son agacement et la raison pour laquelle ils étaient ici. Elle voulait juste profiter de cette sensation de liberté, de grandeur, et de fraîcheur. Oui, peut-être que c'était pour ça qu'elle avait pressenti que le toit serait le meilleur endroit pour discuter, ce soir. Enyo en avait marre, d'être en bas, dans les rues, et de devoir contempler avec amertume les barreaux de prison qui les maintenaient tout en bas. Non. Ce soir, elle se sentait d'être en haut, au dessus de cette prison oppressante, et de pouvoir toucher le ciel et ses nuages. Ils étaient là, sur le toit de la tour centrale, à environ 700 étages de haut, et la seule chose que l'étudiante trouva à faire, c'était de sourire. Elle n'avait pas céder. La lettre allait arriver. Elle allait pouvoir commencer la guerre pour laquelle elle était née. Elle allait pouvoir faire du tord à Elder et ZIA, leur mettre des bâtons dans les roues. Elle allait pouvoir rivaliser avec eux, comme elle le faisait maintenant, car si Elder n'était jamais en bas, dans les rues, avec le peuple, c'est bien parce-qu'il contrôlait tout d'en haut, à la même hauteur qu'eux. Mais, surtout, elle allait pouvoir tout raconter à Yaël, chose qu'elle attendait depuis si longtemps et qui ne faisait que de la ronger un peu plus chaque jour. En voyant qu'elle n'avait pas réellement bouger du pas de la porte, elle avança de quelque pas, se plaçant à côté de lui. Elle laissait le vent balayer quelques unes de ses mèches légères, tandis que ses yeux regardaient avec intensité les lumières de la ville qui s'étendait sous eux. 

- ZIA t'a regardé, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle si soudainement d'une voix claire mais dure, qui trahissait les émotions qu'elle contenait en elle. 

Elle fixa toujours l'horizon lorsqu'elle fronça les sourcils. Peut-être qu'elle n'aurait pas du dire ça. En fait, elle ne savait pas par quoi commencer cette discussion. Il y avait tant de choses à dire, tant de haine à évacuer, qu'elle s'y perdait. Ses envies de vomir refaisaient surface, mais elle n'en fit rien. Elle savait quel était le seul remède pour eux : discuter, et libérer leurs pensées. Alors elle tourna la tête vers lui avant de reprendre sa phrase, toujours de la même voix.

- Tu sais ce qui m'énerve le plus ? C'est que la majorité des gens de la Nouvelle-Angleterre gobent ces conneries. Putain... Cette ambiance qu'y avait, c'était juste... Dégueulasse. Et pendant qu'Elder faisait son petit discours de Gouverneur parfait et adoré, t'avais ZIA, là, avec ses putains d'yeux robotiques qui scannaient tout le monde... J'ai du sourire quand elle m'a regardé! Tu t'en rends compte ? Sourire à ce monstre... J'en ai la gerbe. Le problème, c'est même pas ça, je crois. C'est que demain, tout le monde va reprendre sa petite vie sans changements, alors que nous, les Peurs, et tout ceux que ZIA aura potentiellement remarqués, on sera encore plus traqués par les pions de l'université! J'ai tellement la haine de ne rien pouvoir faire contre eux, de devoir rester sur ma chaise, impuissante, et porter le masque de la petite citoyenne parfaite qui ne leur veut aucun mal alors que eux, ils ne se gênent pas pour faire des coups bas à toute la Nouvelle-Angleterre. Sérieux, qui aurait cru que cette petite cérémonie bienveillante était en réalité juste un contrôle pour qu'ils soit sûrs d'exterminer toutes les personnes potentiellement problématiques. Putain, j'espère vraiment que tu l'a pas foudroyée du regard, sinon... lança-t-elle, sa voix tremblante de colère portée par le vent. Puis, il fronça encore les sourcils : Tu sais quoi, en fait, non. J'espère que tu l'a fais. Plus on est contre eux, moins ils pourront agir. Non mais c'est vrai quoi, si les gens ouvraient les yeux et acceptaient de voir la vérité en face et qu'ils partageaient notre avis, qu'est-ce qu'ils feront, eux ? Ils tueraient toute la population ? Non, non, impossible... 

La brunette serra les dents, son regard se perdant une seconde fois entre les grattes-ciels qui étaient à leur hauteur. Une lueur dans ses yeux dansait au nom d'une revanche. Oui, c'était tout ce qu'elle demandait. Une revanche. Ses poings se serrèrent. Pas pour le moment. Elle n'avait plus que quelques jours à tenir, elle le savait. Alors, non. Pas pour le moment. Enyo prit une grande inspiration, libérant dans son expiration toutes ces pensées négatives et obsessives qui la dérangeaient. Pas pour le moment. Mais bientôt. Ça, elle pouvait enfin le dire.
Yael Shaw
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Sam 15 Juin - 1:10
Yaël suivit Enyo jusqu'à l'ascenseur, d'un pas ferme et décidé. Elle ne disait pas un mot, et lui non plus. La cage métallique les recouvrait comme un millions d'yeux qui se tenaient tout autour d'eux, prêts a rapporter chaque petit geste ou mot déplacé qu'ils se permettraient de glisser. "Les murs ont des oreilles" ne sonnait jamais aussi juste qu'à ce moment là, après le discours d'Elder, après cet échange de regard glaçant avec ZIA, une fois que lui et Enyo, probablement les plus surveillés du secteur Peur, étaient enfermés dans 2 mètres carré. Le regard de ZIA. Il y repensait en fixant les portes devant lui, les sourcils légèrement froncés. Alors que les chiffres indiquant les étages grimpaient encore et encore, il se décida a sortir une cigarette pour la mettre entre ses lèvres et jeter au passage un petit regard a Enyo qui le regardait aussi. Jusqu'à ce que les portes s'ouvrirent, il resta face à elle, son briquet entre les mains, lui adressant un petit sourire faible, mais sincère. C'était beaucoup plus apaisant comme ça.
Une fois sur le toit, Yaël put enfin allumer sa cigarette, se protégeant du vent frais s'engouffrant dans sa chemise un peu trop ouverte et en décoiffant Enyo quelques pas derrière lui. Il leva les yeux au ciel, regardant l'immensité de lumières colorées se tenant devant, dessous et au dessus d'eux. Un tas d'immeubles, un tas de vitres, de murs en fer et en métal qui n'en finissent plus et embrassent le ciel, des milliards lumières s'éteignant et s'allumant, le ronron des voitures murmurant dans les avenues sous leur pieds. L'espace d'un instant, il oublia toute la soirée, frappé par l'immensité de la ville - comme à chaque fois. Mais la voix d'Enyo le coupa de ses pensées alors qu'elle s'approchait en lui demandant si ZIA l'avait regardé dans les yeux.

Il réfléchit un moment, et une légère inquiétude s'empara de son estomac, mais une inquiétude qui ne lui appartenait plus, comme s'il était redevenu gosse l'espace d'un instant. Il avait envie de lui demander ce qu'il allait se passer s'il avait mal regardé ZIA, s'il ne s'était pas efforcé de sourire, si c'était grave? qu'est ce qu'il risquait à avoir faire ça? c'est probablement une grave erreur de gros débile irréfléchi! mais Enyo reprit la parole avant même qu'il pense à répondre, alors qu'il tournait la tête pour la regarder, tenue face aux immeubles gigantesque, ses cheveux balayés par le vent.
La raison pour laquelle il s'en remettait souvent à Enyo dans ces moments de faiblesses - outre le fait qu'ils partageaient naturellement beaucoup de leur doutes sur le gouvernement, mais ça, c'était commun à leur secteur - était qu'ils étaient très différents dans la manière d'exprimer leurs émotions, et notamment leur frustration. Enyo était prise de monologues ou elle parlait en laissant ses émotions prendre le flot, encore et encore, et ça, c'est quelque chose qu'il ne pouvait pas faire. Il avait essayé, pensant que c'était soulageant de laisser les mots sortir en masse sans les contrôler, mais il en était incapable. Peut être qu'il était trop sur la retenue, a l'intérieur de lui même, ou peut être que c'était juste pas son truc. En passant, elle exprimait beaucoup de choses que Yaël ressentait à sa place, et ça le rassurait beaucoup - avoir quelqu'un pour s'exprimer à sa place.
En un sens, il était heureux de savoir qu'elle avait souri à ZIA. Elle était impulsive, il le savait, et il commençait à s'inquiéter de son besoin de révolution, surtout depuis leur discussion en sortant du bar il y avait quelques semaines, et surtout lorsqu'elle disait des choses comme ça. Si elle restait contenue dans ses actes, tout irait bien. Ce n'était pas le moment pour ce genre de choses, et il était persuadé que Enyo tout autant que lui et tous les autres vivraient une vie bien plus tranquille s'ils apprenaient à se comporter comme tout le monde au fil du temps, malgré leur colère. Tout ce qui l'importait, c'était sa sécurité et celle de ceux qu'il aime. Plus personne ne meurt, maintenant. Plus personne ne disparait. Plus de tragédies. Plus de mensonges. Supprimer leurs peurs. Leur dégoût. Leur pulsions. Les refouler, les refouler le plus possible. Rester loin du danger.
Il souffla la fumée et regarda devant lui.

"Je m'y attendais un peu, que ça finisse comme ça, qu'ils arrêtent du monde et tout. Le discours était bien trop pacifique, bien plus que les deux dernières années, ça camouflait quelque chose... Enfin... Tu sais, ça m'a mis autant hors de moi que toi, enfin... J'ai pas pu montrer de sympathie à ZIA. On s'est fixé dans les yeux comme deux efforcés pendant un moment bien trop long, ça m'fout encore des frissons quand j'y pense."
Il laissa un petit silence passer. Qu'est ce qu'il était sensé répondre? Tout ce qu'elle disait, il partageait cet avis. Chaque thème, chaque mot. Mais il ne voulait pas s'enfoncer dans tout cela et lui montrer qu'il était tout aussi révolté qu'elle. Il voulait vraiment vivre en paix avec ce que la vie lui offre. Être simple et tranquille. Et s'il lui disait à voix haute qu'il était d'accord avec elle et qu'il s'emportait tout autant, c'est comme si ça allait être "trop tard" et qu'il allait s'enfoncer dans une pente glissante sans retour.
"Tu t'en souviens quand je t'ai dit qu'on a le temps pour être en colère? Je le pense toujours. Surtout dans des moments comme ça. Je pense pas que ce soit le moment pour se révolter, vraiment pas. Enyo, s'il te plait, ne rentre pas dans leur jeu. Regarde les. Ils font tout pour que tu penses que c'est le moment de péter un câble et trouver une solution de s'échapper de tout ça, ils font tout pour créer la goutte d'eau qui fera déborder le vase. Reste tranquille. Ils font exprès. Fais pas n'importe quoi. Fais attention à toi."
Il essaya de sourire d'une manière un peu désolée, sachant que c'est vraiment pas ce qu'Enyo voulait entendre, mais c'est vraiment la seule chose dont il voulait s'assurer ce soir. Tout ça, c'était trop. Il la regarda et attrapa sa nuque dans sa main avec le même sourire.
"Gère ton vase, imbécile. C'est toi qui décide quand il déborde, pas eux, donc les laisse pas contrôler ça bêtement."
Enyo Merill
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Dim 16 Juin - 0:54
Malgré le feu qui la brûlait de l'intérieur, Enyo réussit à sourire, comme si elle était soulagée, ou peut-être, attendrie. Elle ne savait pas réellement, à vrai dire, mais les mots de Yaël résonnaient dans sa tête comme une prière. Il était si calme, et il avait toujours prêché la paix plutôt que la guerre. Oui, c'était attendrissant. Enyo avait l'impression d'être face à l'enfant qu'on lui avait décrit, de la bouche de son père, il y a quelques années. Un enfant qui, bien qu'il voyait le mal, s'obstinait à croire que la paix était le meilleur moyen. Mais, c'était Yaël, hein ? Il est comme ça, n'est-ce pas ? S'il savait... Enyo eut envie de rire, comme pour se libérer de tous ces mensonges, de tous ce qu'elle savait et qu'il ne savait pas. Mais, elle n'en fit rien. Elle le regardait, toujours en souriant, bien que ses yeux devenaient vides, voilés d'une sombre lueur qu'elle ne saurait expliquée. Peut-être était-ce une sorte de démence fiévreuse ? Une démence ampli de plaisir, où, intérieurement elle se frottait les mains. Une démence qui annonçait du changement, la fin de quelque chose. La fin de cette situation immuable, de cette situation qui durait une éternité. Cette démence silencieuse la réchauffait de ce vent frais, et attisait le brasier de colère qui avait pris possession de ses membres. Paradoxalement, elle était calme, alors que, dans sa tête, c'était la fête. Elle se sentait changée. Elle se sentait heureuse. Les choses allaient arriver, elles étaient à point et n'attendait qu'elle. C'était une évidence.

Enyo garda les yeux fixés sur la ville, sans perdre ce petit sourire qui restait un peu trop longtemps sur ses lèvres. Pourtant, si ce sourire mimait sa jubilation, une partie d'elle se sentait coupable, prise d'une triste culpabilité qui émanait des paroles de Yaël qui, sans qu'elle ne s'en rende compte, tournaient encore dans sa tête. Toutes ces paroles qu'il lui avait dites depuis le jour un. Toutes ces paroles pour la calmer, la contenir, la prier de ne pas faire de bêtise, de ne pas rejoindre les rebelles. Toutes ces paroles qui, parfois, semblait plutôt vouloir le rassurer lui. S'il savait. En effet, elle culpabilisait. Est-ce qu'il n'avait pas raison, finalement ? Est-ce que ça n'était pas plus sage, de rester à sa place, dans cette société qui la choisit à notre place ? Est-ce que ça n'était pas plus sain de ne rien dire, de faire comme si nous n'avions rien entendu, rien vu, et rien soupçonné, pour continuer à vivre normalement, comme un simple pion sur un échiquier grandeur nature ? Est-ce que ça n'était pas plus simple de vivre une vie qu'on nous a donné, alors que, dans l'ombre, des colères sont envoyés à la guerre, des tristesses sont traités comme des esclaves, des peurs sont tués et utilisés rat de laboratoire, et que des joies, eux, vivent le plus tranquillement possible, amassant toute la richesse qu'il trouve et ne cessant de penser à leur bien matériel ? Est-ce que c'était normal, de rester passif, quand le gouvernement nous manipule et ne fait qu'alimenter cette injuste ségrégation ? Non. Ça ne l'était pas. Mais, est-ce que c'était juste, de décevoir son meilleur ami, de la faire souffrir et de raviver ses cicatrices alors qu'il en a déjà bavé plus qu'il n'aurait du ? Non. Alors, Enyo doutait. Est-ce qu'elle devrait ne rien faire et rester en paix avec le gouvernement ? Est-ce qu'elle devait se résigner à vivre normalement, en tirant un trait sur les rebelles, sur sa famille, et en faisant une impasse sur les actions illégales du gouvernement ? Est-ce qu'elle devait suivre Yaël dans son choix de vie ? Peut-être bien... Mais, même si elle essayait de se berner elle-même, de se tromper et de se mentir, Enyo savait que même si elle aurait voulu ne pas le faire souffrir et l'écouter, elle n'aurait pas pu. Et elle s'en voulait, bien que ce ne soit pas de sa faute. Comment est-ce que ça pourrait, avec une excuse pareille ? Peu importe ce qu'il disait, il ne faisait que retarder le moment inévitable qu'elle attendait depuis si longtemps. Au lieu de la calmer, de calmer son impulsivité et son envie de rébellion et de revanche, il ne faisait, en réalité, que l'aider à patienter un peu plus. Mais maintenant qu'elle savait que la fin de toute cette attente était proche, elle devait se rendre à l'évidence. Elle n'avait pas le choix : elle ne pourra pas suive Yaël dans ses décisions, et elle sera obligée de s'écarter s'il décidait de ne pas la suivre dans les siennes. La douleur allait être une évidence, mais ils n'y étaient pas encore. Pourtant, une nouvelle question, qui elle, restait en suspend, se creusa une place dans son esprit : est-ce qu'elle allait avoir le courage de lui dire la vérité et de détruire les fondations qu'ils s'étaient construites à deux, et, est-ce qu'elle allait avoir le courage de lui annoncer que, tout ce qu'il a pu lui dire, n'avait saisi à rien, parce-que depuis le début, sa vie était toute tracée ? Peut-être pas.

Enyo soupira, son sourire dément toujours sur son visage aussi doux que celui d'un enfant. Peut-être que c'était ce qu'elle était, après tout : une enfant. Surtout maintenant, surtout dans sa tête. Elle avait beau éprouver un peu de culpabilité, c'était sa jubilation qui prenait le dessus. Son plaisir naissant était tel qu'il se transformait en réelle folie. Elle allait se régaler. Elle allait pouvoir agir. Oui. C'était le début de quelque chose de nouveau et la fin de quelque chose d'ancien. C'était le début de l'action, du mouvement, de la rébellion, et c'était la fin de l'immobilité, de l'immuable, et de la petite citoyenne qui souriait tendrement à ses bourreaux. Ce n'était plus la petite Enyo pleine de colère, qui ne désirait que se venger et risquer sa vie. Ce n'était plus la petite Enyo qui faisait comme si de rien n'était, qui gardait tout pour elle sans que son visage ne trahisse quoi que ce soit, qui trouvait une excuse quand des larmes roulaient sur ses joues et sous le regard de son colocataire. Maintenant, c'était Enyo, celle qui n'avait qu'un but dans la vie : celui de détruire cette société. C'était Enyo qui allait agir, parler, et ne plus jouer la comédie. Maintenant, elle allait être sérieuse. Et ça... ça, c'était bon. Bon de se sentir en vie, de se sentir soi-même et de se rendre que, même après des années à porter un masque, sa vraie nature existait toujours. Nature vengeresse, nature sauvage. Ou nature destructive. 

"Calme toi Enyo, t'y es pas encore. T'as pas encore la lettre entre les mains, alors garde ton masque. Puis, tu sais, même quand tu l'auras, tu devras le garder ton masque. Parce-que tout ces gens, là, autour de toi, qui t'épient, qui te surveillent et te soupçonnent, ils ne doivent pas savoir la vérité. Alors, calme toi. Ouais. Calme toi ou tu risques de faire une bêtise, et plus tard, tu risques d'entraîner mon fils dans tes conneries. T'es bien une enfant : tu t'emportes trop vite. Mais, c'est toi. Alors calme toi." C'était la voix de Monsieur Shaw qui avait surgit dans sa tête, comme si elle en avait gardé un souvenir qu'elle s'efforçait de nourrir pour ne pas l'oublier. Comme un ancrage qui savait agir au bon moment. Son sourire s'effaça net. Pourquoi est-ce qu'elle souriait ? Ce n'était plus drôle, maintenant. Surtout maintenant. Surtout alors que Yaël était à côté d'elle, et qu'il ne pouvait pas encore savoir qu'elle avait croisé le chemin de son père, ni ce qu'il avait pu lui dire et la manière dont il le faisait vivre dans sa tête. Il avait été dur avec elle, pourtant, elle l'en remerciait. Yaël aussi était dur, sans le vouloir. Qu'est-ce qu'il pouvait lui faire mal, à ne pas être apte à savoir, même si ce n'était pas de sa faute. Mais elle, elle souriait. Enfant. 

Elle tourna alors la tête vers lui, avant de répondre :

- Je sais que t'as raison, mais, tu me connais. Je suis butée et impulsive. Et je suis désolée pour ça, commença-t-elle, un sourire de pardon sur les lèvres qui s'effaça un peu plus tard. Mais ça changera, je suis sûre que ça changera et qu'on trouvera la paix avec cette société, même si elle nous énerve au plus au point, ouvertement ou silencieusement. Ça va, toi ? Tu dis pas grand chose, comme d'habitude, parce-que c'est dans ta tête que ça se passe, je sais, mais j'en oublie de te poser la question tout de même alors que je m'inquiète. 

Puis, ses yeux caramels se détournèrent sur sa cigarette. Elle fronça légèrement les sourcils, comme une mère qui voulait gronder son enfant mais qui n'y parvenait pas, tant elle ne pouvait pas lui reprocher, surtout dans cette situation. Alors elle se tût, même si des mots lui brûlaient la bouche. Non, encore une fois, c'était elle, l'enfant. Mais, c'était elle, hein ?
Yael Shaw
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Ven 12 Juil - 19:43
Yaël fumait tant que ses cigarettes étaient devenus comme le prolongement de son bras lorsqu'il en allumait une. Ce geste mécanique, jusqu'à sa bouche, inspirer, expirer, la fumée qui danse devant son visage, s'évapore doucement, recommencer - il ne faisait plus vraiment attention. Enyo était peut être une des seules à encore légèrement froncer les sourcils lorsqu'elle le regarder fumer. Plus personne ne faisait attention. La brise lui faisait du bien, s'isoler un peu avec elle était très apaisant et soulageant.
Il commençait a en avoir marre de ces grands hauts et ces grands bas, un grand moment de calme suivi de ces pics de panique, de haine et d'angoisse qui finissaient par retomber après avoir pris du recul, parlé avec Enyo, être sorti un peu, avoir fumé une cigarette, passé une soirée de folie. Au fil du temps, Yaël se faisait une raison. C'était probablement pas une période difficile, et si tout se passait comme il l'avait prévu, toute sa vie allait être entrecoupée par ce cycle infernal qui recommence encore et encore. Avec le temps, il s'y habituerait et trouverait des nouvelles façons de le gérer. Il était prêt à faire tout ce chemin psychologique pour y arriver, s'accepter, accepter sa situation et accepter la dure fatalité qu'on lui avait imposée.
Enyo avait raison, tout ça, c'était a cause de la société dans laquelle il vivait, et s'ils eut fait les choses plus simplement pour tout le monde, Yaël n'aurait pas tant de mal a gérer toutes ces émotions contradictoires. Et tiens, rien que de penser qu'il y a des coupables pour ses problèmes qui ne ressentent aucune culpabilité et qu'il n'a aucun contrôle sur ça, ça lui nouait un peu l'estomac de nouveau. Il exhala la fumée, souriant légèrement a la jeune fille à côté de lui.

"Ca va, t'inquiète pas, t'es pas obligée de me poser la question."
Il accompagna sa phrase d'un petit clin d'oeil, faisant quelques brefs pas sur le toit pour se balader un peu. Quelques légères bourrasques de vent s'engouffrait encore dans sa chemise, le décoiffait et faisait voler les cheveux d'Enyo.
"En fait, maintenant qu'on est là, j'ai plus trop envie de parler de tout ça, j'ai changé d'avis. On est bien, là. J'me sens mieux. J'me sens plus léger, j'avais juste besoin de prendre l'air. Autant de gens, avec autant d'émotions, ça m'étouffe, tu me connais."

S'il faisait l'effort et s'il s'autorisait tout simplement à décider qu'il s'en fichait de ZIA, de Elder, qu'au final tout ça n'a de l'importance seulement s'il leur en donne, il avait l'impression qu'il y avait une solution. Juste tout résoudre en se disant qu'il s'en fichait. Au final, à part ces sentiments en vrac qui constituent une partie de lui que peu de gens connaissent, qu'est ce qui fait de Yaël et sa vie ce qu'ils sont? Les nuits folles sans fin, sa nonchalance, ses amis, ses intérêts vains quand il s'agit des filles, son humour et sa dégaine désintéressée. Tout ça, c'est des choses qu'il contrôlait et qu'on ne pouvait pas lui retirer. Vivre, ce n'est pas si compliqué. Il suffit d'ouvrir les yeux sur les bonnes choses. Si seulement Enyo était capable de faire pareil, ça irait bien mieux pour elle, pour lui, pour eux deux. Bien qu'il reposait sur elle, elle incarnait également une grande partie de ses angoisses quotidienne. Sa haine contre la société, le fait qu'elle sache pour son passé familial, Yaël mentirait s'il disait qu'il ne voit que du bon et qu'il oubliait sous ses soucis lorsqu'il regarde Enyo dans les yeux. Il aimerait bien la convaincre qu'il faut lâcher prise, mais au bout de tout ce temps, il a réalisé que ça ne bougerait jamais. Mais ce n'était pas grave. Elle avait une place importante dans sa vie.

Yaël termina sa cigarette, jeta son mégot au sol et s'avança prudemment du bord du toit - juste assez pour observer les rues de la ville d'en haut. Il observa les gens véhiculer comme des petites fourmis, les grands jardins interminables de l'Université, puis leva les yeux vers le ciel, les grands grattes ciels, les quelques étoiles qui se formaient lentement dans la nuit qui tombe.
Enyo Merill
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Ven 12 Juil - 23:36
La démence d'Enyo finit par se taire, secondes après secondes. Son pic de jubilation lui avait fait du bien, mais, maintenant, il s'agissait de reprendre les commandes de sa vie, ses émotions, sentiments et ressentis. Si elle continuait à jouer à l'enfant, elle tomberait aussi facilement qu'un bambin et ce ne sera pas des égratignures qu'elle aura sur le corps mais bel et bien des cicatrices profondes, très certainement de balles, ou peut-être d'on ne sait quoi. Enyo savait que dans le genre de la torture, l'Etat ne manquait pas d'inspiration et ne faisait guère dans la demi-mesure. Alors, elle se calmait, respirait tranquillement et profitait du silence qui s'offrait à eux comme une bénédiction. Le vent était bon, son avenir aussi. Elle en était sûre. Son sourire prit une toute autre forme : celle de l'apaisement. Yaël avait raison : ils étaient bien, là, seuls, sans personne pour les déranger. Mais tout avait une fin, Enyo le savait bien, surtout maintenant que la deuxième partie de sa vie touchait à sa date limite d'expiration. Elle ferma les yeux, continuait de respirer profondément, mais calmement, avec son sourire apaisant sur les lèvres. Peut-être que cette journée avait mal commencé, que ce soit en rapport avec Elyon, ou avec la cérémonie, mais, dans tous les cas, elle se finissait bien. En repensant au membre du secteur Colère, Enyo secoua légèrement la tête. Elle était un peu triste, d'avoir aussi vite cerner une partie du personnage, pourtant, elle savait qu'il lui restait encore beaucoup à apprendre d'Elyon, alors, elle restait tranquille. La seule chose qui la dérangeait, maintenant, c'était la manière dont elle devait se comporter avec lui, intérieurement. D'apparence, elle sera toujours là même. Joyeuse, amusée et amusante, profitant de la vie sans perdre son côté mystérieux embêté, mais, au fond, qu'est-ce qu'elle allait ressentir ? De la peine ? De la culpabilité ? De la colère ? Du dégoût ? Rien ? Tout ? Oh, peut-être que ce n'était pas le moment de penser à ça, après tout. Enyo adorait tout prévoir à l'avance, c'était son truc, mais parfois, il était préférable d'y aller tout naturellement, sans schéma ni plan. C'est ce qu'elle avait appris d'elle-même, au fil des années lorsque ses parents l'avaient laissée seule, à se débrouiller comme une grande, et c'est également ce qu'elle allait continuer d'appliquer quand elle se retrouverait dans ce genre de situations, la boule au ventre et la gorge serrée. Elle ne connaissait à peine Elyon et voilà qu'elle était déjà dans des états douteux à cause de lui. Décidément, elle devrait certainement y repenser plus tard et prendre une décision. Mais, encore une fois, ce n'était pas le moment. 

Enyo secoua légèrement la tête, se surprenant à penser au Colère alors qu'il y a quelques secondes, la seule chose qui la préoccupait, c'était l'Etat, cette cérémonie, et Yaël. Quand elle descendit de la lune, les paroles de son colocataire résonnait dans sa tête alors qu'il s'avançait vers le bord du toit. Par pur réflexe, elle attrapa son meilleur ami par le poignet pour le retenir, comme s'il s'apprêtait à sauter. Puis, elle se rendit compte que, non. Il n'allait rien faire. Elle sourit bêtement, puis finit par s'approcher elle aussi du bord du toit, regardant en bas. Ses fins doigt se serraient autour du poignet de Yaël, comme si maintenant, elle avait peur pour sa vie. Elle n'avait pas le vertige, elle avait juste peur de tomber, par maladresse, et d'emporter Yaël dans sa chute. C'était assez métaphorique, d'ailleurs : elle savait que dans peu de temps, elle allait le faire tomber de haut, et qu'elle allait certainement le suivre en payant les conséquences. Mais pour l'instant, ils étaient sains et sauf, et Enyo préférait le conserver. C'était ce qu'elle faisait depuis la rentrée de première année, hein ? 

La brunette repensa à ce qu'il avait dit, juste avant. Son sourire s'accentua légèrement, alors que ses yeux ne quittaient pas les petits points qui bougeaient, là, tout en bas, dans les rues qui lui paraissaient si petites et si grandes à la fois. D'une voix toute douce, elle répondit alors :

- Tu sais très bien que je m'inquiéterai toujours pour toi, c'est comme ça, on y peut rien, lança-t-elle sur un tout mi-joyeux, mi-amusé. C'est vrai qu'on est bien là. Ça donne envie de tout quitter, de plus rien faire, et juste rester là, à regarder les gens s'activer en bas, suivre le fil de leur destin sans broncher, se prendre la tête avec les uns et les autres, ou à l'inverse, partager de l'amour à gauche ou à droite. Ça me donne presque envie de me métamorphoser en oiseaux pour pouvoir tout voir, tout entendre, tout savoir. Et pour pouvoir voler librement tiens, continua-t-elle, avant de tourner son regard vers Yaël qu'elle tenait toujours. On pourrait même se prendre pour cet héro de bande dessiné qui date d'il y a longtemps, tu sais, Superman. Ou on pourrait même faire des courses de vitesse ou d'obstacle. Ça serait drôle.

Ses yeux noisettes se détournèrent encore une fois vers le bas de l'immeuble, son petit sourire enfantin ne quittant pas ses lèvres pendant quelques minutes. Puis, elle soupira tout doucement, toujours aussi apaisée. Elle recula de quelques pas, relâcha le poignet de Yaël, avant de s'éloigner un petit peu plus du rebord. Elle sortit son portable, chercha Théoden dans ses contacts et lui envoya un message.

To Théoden, From Enyo.:

Elle rangea son portable puis se retourna vers Yaël.

- On devrait y aller, je pense que des gens doivent nous attendre en bas, mais si tu veux rester encore un peu seul ici, dis le moi, dit-elle, de sa voix toujours aussi douce et qui ne traduisait aucune once de négativité.

C'était ça, l'effet Yaël. Enyo entrait dans une pièce énervée, et en ressortait toujours aussi vivace et de bonne humeur. C'était comme ça à chaque fois, et c'est pour ça qu'elle l'aimait.
Yael Shaw
Yael Shaw
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Sam 13 Juil - 0:15
Yaël sentit les doigts d'Enyo rattraper son poignet par pur réflexe alors qu'il s'approcha du bord, et il ne pu s'empêcher de s'arracher un petit sourire attendri, sans pour autant se retenir d'avancer dangereusement. Elle finit par s'approcher a son niveau a petits pas hésitants, et alors que ses pieds s'alignèrent aux siens, il sentit sa main se serrer doucement tout autour de son poignet - probablement sans même qu'elle ne le remarque elle même. C'est sûr que c'est impressionnant le vide. Au dessus de ces multitudes et ce danger si proche, on se rend compte à quel point tout est fragile, et c'est vrai que face à cette vulnérabilité, on préfère tous sentir que quelqu'un, n'importe qui, vous tient par la main lorsque vous vous risquez un peu trop en vous penchant. Il tourna la tête et regarda Enyo, pensa a ricaner un peu en lui disant de lâcher son poignet et qu'ils n'allaient pas tomber de toute manière, se moquant un peu d'elle, mais il ne dit rien.
Qu'est ce qui est si rassurant, dans le fait de se raccrocher à autrui lorsqu'on s'approche d'un précipice? L'espoir qu'il vous retienne, ou le fait que vous tomberiez à deux si l'un de vous bascule?

Enyo leva les yeux et regarda Yaël, qui lui sourit avant de détourner le regard pour observer les routes en dessous d'eux de nouveau. Quand il était petit, et que lui et son père vivaient au 12ème étage, il aimait regarder par la fenêtre et s'imaginer voler dans les airs ou sauter de toit en toit - exactement comme Enyo le décrivait. C'était une forme de liberté très plaisante à imaginer. Il en rêvait parfois, il en rêve toujours, la nuit. D'avoir la capacité de prendre du recul physiquement, faire des choses qu'autrui ne peut, s'élever, avoir la possibilité de s'échapper de n'importe quelle situation à n'importe quel moment et disparaître, être hors de portée, et surtout, voir sans être vu. Le fait qu'Enyo aborde le sujet et en parle était très touchant et il avait l'impression de parler a une gosse de 12 ans qui le tient par la main par peur du vide - c'était très rassurant pour lui. Ca lui rappelait son père, qui le retenait lorsqu'il voulait se pencher sur la fenêtre du 12ème étage pour regarder la rue en dessous d'eux. Ses grandes mains rassurantes tenant ses côtes, ce geste qui lui donnait l'impression d'être en sécurité, d'être presque invincible, sans que personne ni même le vide ne puisse l'emporter. 
Il ne répondit pas, fit mine d'acquiescer d'un petit geste de la tête avec un sourire très sincère mais presque imperceptible et regarda les toits des boutiques et des petits bâtiments s'enchevêtrer sur l'horizon au milieu des gratte-ciels coupant cette organisation horizontale, s'imaginant seul, a l'époque, du haut de ses 7 ans, sauter de toit en toit, les bras grands ouverts, riant, comme il en avait tant rêvé.

Puis Enyo tourna les talons en attrapant son portable et lui proposa de redescendre. Yaël hocha la tête une nouvelle fois, sortant également son portable pour envoyer un message à Elyon comme prévu.

sms à: ELYON LE FRERE:

"Non, je vais bouger, ça va là. J'ai du chaos à créer et des gens à rejoindre."
Il sourit légèrement, adressa un nouveau petit clin d'oeil à son amie et rangea son portable dans sa poche, se dirigeant vers la petite porte menant sur l'intérieur de l'Université, suivie d'Enyo. Il se sentait plus léger, plus libre, remplie d'une nouvelle électricité plus excitante, moins triste et frustrante.
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