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Ripley Bogle
Ripley Bogle
Messages : 4

Feuille de personnage
Secteur: Colère
Année d'étude : 2eme année
Etudiant(e) en : Lettres

Ripley Bogle le Fantastique Empty Ripley Bogle le Fantastique

Mer 18 Mar - 16:30
Trois coups résonnent dans le silence du théâtre. 

Le rideau se lève.


Ripley Bogle apparaît sous un puits de lumière blanche.


Il se racle la gorge et prend la parole. 


   Ouais. Plutôt dramatique comme mise en scène. Que veux-tu, c'est mon genre, je suis comme ça. Je mérite cette attention, bordel ! Tu ne sais pas quel genre de personnage fantastique je suis. 
   Guère convaincu ? Dubitatif ? Laisse-moi me présenter. Salut distingué à la foule dithyrambique. 
   Je m'appelle Ripley Bogle. Je mesure un mètre quatre-vingt, mon poids, variable, est en ce moment plutôt satisfaisant. J'ai les cheveux roux très sombre, la peau pâle, le visage fin. Mais le plus épatant chez ma personne déjà fort appréciable à la vue, ce sont mes yeux. Leur vert réussit généralement à faire attarder le regard des chanceux qui croisent ma route. Comme tu peux donc l'imaginer, je suis un putain de canon ! J'essaie néanmoins de ne pas trop sourire à pleines dents. Deux ans dans les rues de Belfast à se nourrir d'alcool et de désespoir n'aident pas la dentition. Ce n'est pas comme si j'avais moyens de changer mes ratiches.
   Je suis moitié irlandais moitié gallois, et j'aurai adoré m'en passer. Les Irlandais sont des gens peu recommendables et je les exécrerai jusqu'à ma mort. Un peuple de crados, de mochetés repoussantes - surtout leurs femmes -, un peuple qui ira directement en Enfer sans passer par la case Purgatoire. Non, je n'ai aucune pitié pour les Irlandais. 
   Mon papa, ce brave homme, lui, était gallois. Et tu sais quoi ? Je suis persuadé que les Gallois sont encore pire que les irlandais. Si ma mère, horripilante harpie de la pire espèce, n'était guère un cadeau du ciel, mon père était un connard couille-mollassonne de soiffard. Vois-tu, j'ai toujours été en demande urgente de figure paternelle autoritaire et admirable, et Bobby Bogle n'offrait rien de tout cela. 
   Heureusement pour lui et, si j'ose dire, pour pas mal de monde aussi, il a quitté ce monde. Oui, ce fut un épisode plutôt chaotique. Voir son père mourir, même lorsqu'on ne lui porte pas vraiment d'affection, fait un drôle d'effet. Il s'est fait descendre de deux balles dans le bide par des pro-Elder en colère pour avoir sauvé - et ici fut le seul geste de bravour que je l'ai jamais vu esquisser - une jeune fille attachée à un lampadaire sur laquelle on versait du gourdon brûlant. Ses cris étaient particulièrement horribles. Ceux de mon père, avec ses deux projectiles dans l'estomac, le furent aussi. Il mit un temps considérable à mourir. Tu n'imagines pas toute la quantité de sang qui a pu lui sortir du corps. J'avais huit ans.

   Mais j'ai comme l'impression d'aller un peu vite. Reprenons au début. Prenons les choses dans l'ordre. 
J'étais un nourrisson particulièrement hideux, et alors que j'arpentais le chemin de la croissance vers l'âge de l'enfance, je n'en devenais que plus repoussant. Mais par contre, quel génie j'étais ! Alors que je jouais devant tous le jeu de l'enfant attardé à coup d'incontinence nocturne tardive, de silence et de regard de bovin mort, je nourrissais un attrait particulier, méthodique et obsessionnel pour toute chose écrite. Je lisais tout, des panneaux de signalisations en passant par les composants des boîtes de céréales, à partir de l'âge de quatre ans. Mais, bien sûr, j'en demandais plus. Je me mis à arpenter les rayons de la bibliothèque de Belfast (section adulte, là où personne ne me soupçonnerait) et j'en raflai presque la moitié jusqu'à mes huit ans. De Dickens et Orwell à l'Existentialisme, des Mathématiques avancées à la philosophie des Lumières, j'ai tout dévoré, solidement installé sur ma couche culotte. Après, j'enterrais les volumes dans le jardind de la maison. Et puis quoi ? je ne me suis jamais fait prendre. 
   J'ai réussi à conserver l'illusion de ma stupidité jusqu'à mes huit ans. Tu vois, je sentais que laisser percer mes talents au grand jour serait dangereux. Que veux-tu, j'étais un enfant paranoïaque. Et j'avais raison ! Le jour où ils s'en sont rendus compte, j'ai eu droit à la totale. Rendez-vous chez divers psys vampiriques en ville, écoles spéciales pour gosses intelligents, j'en passe. Ma mère n'arrivait pas à en croire ses oreilles ! Un génie pareil, sorti de son utérus bas de gamme ? Soit, je fus envoyé dans des classes aux élèves d'apparence très correct. Mais Jésus Marie Joseph, j'ai très vite dû apprendre à me défendre. En effet, durant ma quatorzième année, Puberté m'est tombée dessus. J'étais déjà repoussant, ça ne pouvait pas être pire, mais si je m'attendais à ça ? Lundi, j'étais un petit rondouillard boutonneux, et mardi j'étais métamorphosé, devenant un play-boy au potentiel de séduction pour l'instant inexploité. Malheureusement, les gens m'aimaient mieux quand j'étais un jeune laideron stupide. Alors je me suis beaucoup battu au cours de mes années collège. Enfin, il faut bien gagner sa place et un certain respect, tout de même.

   Bref, comme c'était prévisible, je m'éternise. Je vais tenter d'accélérer. Je ne voudrais pas accaparer tout votre précieux temps, tout de même. Je suis un type attentionné. Il est temps de parler de mon principal problème et ce qui a mené ma perte : les filles. Surtout une fille, en fait. Elle s'appellait Deirdre.
Il y avait plusieurs problèmes avec Deirdre, le premier étant que j'en étais terriblement amoureux. Certes, elle était plutôt repoussante, et complètement, galactiquement stupide, mais elle occupait le moindre centimètre de mes pensées. J'aime penser que je suis un Don Juan, mais ça n'est pas l'entière vérité. Si je suis un putain de canon de beauté, je ne suis pas très doué pour impressionner les filles. Je ne sais jamais quel ton employer. J'en ai bavé, pour gagner le coeur de Deirdre, à supposer qu'elle en ai eu un en premier lieu. Néanmoins, notre amour s'est heurté à un second problème : je la respectais trop pour coucher avec elle. Je vous jure ! Quinze ans ! Je bandais en permanence depuis une année entière ! Mais que veux-tu, j'avais trop de respect pour elle. Bien sûr, elle ne le comprenait pas. 
   Le troisième et dernier problème, et celui qui précipita ma chute, était le fait qu'elle était protestante. Je suis catholique, ma mère est catholique, mon père est catholique, bordel, si on avait eu un clébard il l'aurait été aussi ! On me chassa de la maison.

   Commence un tout nouveau chapitre de ma vie : la rue. 
   Tu as déjà dormi à la rue ? Tu devrais essayer, c'est amusant. Survivre à la première nuit est étonnamment facile. Ce sont toutes celles derrière qui sont les pires. Ca va toujours de pire en pire, et ça ne semble jamais vouloir s'arrêter. Néanmoins, j'étais plein de l'aveuglant optimisme de ma jeunesse. J'ai soudoyé le doyen d'études de mon lycée. J'ai pris trop jobs dans trois bars différents. J'ai pris une minuscules chambre de bonne. Je me suis débrouillé.
   Mais bien entendu, cela n'allait pas à Deirdre. Pour elle, je n'avais pas besoin d'avoir trois emplois. Elle piquait des crises lorsque je ne pouvais pas l'accompagner au cinéma car c'était mon soir de service, comme tous les soirs. Elle ne comprenait pas. Moi, j'accusais le coup avec un stoïcisme exemplaire. Certains naissent dans la pauvreté, pour d'autres elle leur tombe dessus d'un coup. Je me suis toujours considéré dans les deux catégories en même temps.
   Bien sûr, Deirdre m'a quitté. Je ne veux pas m'apensentir sur les raisons exactes, car j'en éprouve beaucoup de honte. À partir de là, j'ai sombré. J'étais malheureux comme les pierres, bordel ! Mon ami Maurice - je n'ai pas encore parlé de Maurice, je sais, j'y viendrais peut-être - m'avais prévenu. Cette fille n'est pas bonne ! Cette fille va te mener à ta perte ! J'ai bien dû lui filer une ou deux droites pour ne pas avoir à l'écouter, mais il avait raison. 
   Laisse-moi te présenter un autre ami à moi : l'alcoolisme. Il faut savoir que j'avais toujours été d'une sobriété exemplaire ! Là, j'avais dix-huit ans, et je sombrais dans le désespoir. La divine bouteille ne m'a pas sauvé, et pourtant je ne l'ai plus lâchée. L'avantage de travailler dans des bars. J'étais ivre non-stop. Du matin jusqu'au soir. Au lycée, où j'entamais ma dernière année, ma déchéance en étonna certains, ordonna un certain respect à d'autres. Ils ne furent pas de toute douceur avec moi, mais je suppose que je le méritais. 
   Je m'évanouissais en cours, on me faisait passer un seau pour que je puisse évider mes sensuels vomissements. Physiquement, je n'étais pas très reluisant. 
   On me vira, bien sûr. Maurice essayait de me remettre sur le droit chemin. Je passai quatre mois à me vautrer dans la déchéance, perdant mes emplois et mon appartement, avant qu'il ne me retrouve. J'étais sale, immonde, repoussant, puant et amaigri. Je n'en avais absolument rien à foutre. Maurice me ramena chez lui, puis tenta de me faire passer un des examen finaux du lycée qui avaient lieu le lendemain. Je peux te dire, j'étais dans un état déplorable. Mon arrivée fut légendaire ! On la grava sur la roche de l'établissement, en-dessous de la statue d'Elder ! J'ai rédigé un essai glorieux rempli d'une haine tuberculeuse envers le doyen. J'ai quitté la salle et suis retourné dans mes rues.

   Peu flâtteur ? Décevant ? Eh bien, c'est la vérité. Néanmoins, si je suis à Temperamental (section Colère, sans aucune surprise), c'est uniquement grâce à moi. Aux maigres forces de mes jambes, au peu de combativité qu'il restait dans mon esprit. Je fus sauvé par mon optimisme, mon idéalisme et surtout une ambition déconcertante. Je suppose que j'en ai eu un peu marre de me vautrer dans ma propre merde du matin au soir. J'avais tiré un trait sur ma famille, sur Deirdre, sur Maurice - je n'ai vraiment pas envie d'en parler, désolé - et j'étais prêt à tout recommencer. J'ai passé les test d'admission, et tu sais quoi ? Ils m'ont pris ! Tu es étonné ? Tu n'as donc rien écouté du tout ?
   C'est ainsi qu'on recommence tout. Mon expérience de la cloche m'a rendu plus solitaire, plus taciturne, et surtout plus sarcastique, mais de manière globale je suis toujours ce bon vieux Ripley Bolge irlando-gallois. Je ne suis plus très doué pour me mêler aux autres, et je crois bien que de toute manière je n'en ai jamais véritablement ressenti le besoin. Je tombe toujours aussi facilement amoureux, je peux toujours être d'une stupidité ahurissante. Oui, ces deux dernières années m'ont rendues plus humbles. Un modèle de vertu ! On devrait me donner une médaille. 

   En guise de conclusion, je tiens à préciser que l'entièreté de mes propos se pose sur la lignée de la vérité. Certainement exagérè-je un peu, mais c'est dans ma nature. Il ne faut pas m'en vouloir. Toi non plus, tu ne serais pas parfait si tu étais né Bogle. Cette merde, ça colle aux basques toute la vie. 


Le rideau se ferme.


Pas d'applaudissement ? Vraiment ?


Bande d'ingrats.
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